After COVID-19, la créativité fertile

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À l’heure où l’industrie de la mode est en suspens, la paralysie quasi-totale du monde, engendrée par le Covid-19, signe les limites atteintes par le système. Un système qui ne peut, à ce stade, que péricliter pour ouvrir la voie d’un nouveau cycle. 

Une nouvelle ère. 

Certes, c’est un moment critique où les entreprises du secteur voient deux scénarios se dessiner à elles : se laisser mourir ou saisir cet instant de crise comme, l’opportunité d’une réinvention, en phase avec les prises de conscience récentes, vis à vis de l’urgence climatique. Une réinvention qui intègre la nécessité de bousculer le système de consommation et d’entamer, enfin, ce passage d’une ère de l’excès à une ère du sens et de la rareté. 

Par l’anesthésie du monde, la crise sanitaire, a mis un point d’arrêt au rythme effréné du calendrier de la mode. Celui-ci a vu, dans un premier temps, ses défilés croisières s’annuler, suivis rapidement des inébranlables Fashions Week homme de Londres, Milan, Paris, New York. Parallèlement à cela, les étapes de création, de production et d’implantation des marques ont été affectées, faisant éclore de vraies problématiques. Comment produire ? Comment se renouveler ?

Plus palpable en termes de conséquences immédiates qu’une banquise qui fond, le Covid-19 a réussi à mettre en pause tout un système, critiqué pour ses excès et ses méfaits. Dans cette paralysie contraignante, il faut y voir l’opportunité vertueuse de réattribuer de la valeur aux choses, de faire naitre de l’astreinte de nouvelles perspectives, de s’essayer, enfin, à l’économie du moins pour le mieux.

Réinitialisation complète.

S’impose dès lors, la révision du calendrier de la mode, devenu indigeste depuis quelques temps. Une valse à mille temps où se succédaient de manière frénétique et interrompue les présentations de collections, les défilés… chacun balayé par un autre, puis un autre, essoufflant peu à peu la créativité des directeurs artistiques. Une routine où le luxe de la rareté et de la surprise s’était dissout dans l’excès et l’absurdité d’une surproduction sans fin.

Au-delà du rythme, il va falloir aller puiser dans ses ressources pour s’adapter, construire avec ce que l’on a déjà pour écrire une nouvelle partition. Ne serait-ce pas là, une manière de moderniser le secteur et d’essayer de résoudre les problèmes systémiques présents dans le commerce de détail depuis des années ? De passer à des modes de travail plus respectueux de l’environnement et socialement responsables ? De déconstruire le rythme, de le ralentir ? De réinterroger le monde et ses frontières ? De créer de nouveaux formats ? À l’internationalisme facile, apprendre, plutôt, à appréhender son environnement et sa proximité.

Ce n’est pas en vain, nous pouvons réduire tout ce que nous faisons et impulser un autre type de créativité. « Rien ne se perd, rien ne se crée tout se transforme » et peut-être que c’est cela qui devrait régir l’innovation et la créativité de demain.