Les marques « re-made » in France

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La crise sanitaire a confirmé les méfaits de la délocalisation à outrance et prouvé la dépendance extrême de la France face à certaines zones de production, accélérant, ainsi, le besoin de relancer des éco-systèmes locaux et responsables. Néanmoins, si le made in France et les nouvelles proximités sont clés pour redynamiser le secteur, cette relocalisation ne pourra se faire sans une reconfiguration de la chaîne de valeur au filtre de l’économie circulaire. En cristallisant les effets positifs d’un ralentissement de la production, cette crise a rendu palpable l’envie de futur plus vivace. Un futur où l’économie du moins motive celle du mieux et où la croissance se pense davantage au prisme d’une économie circulaire que d’une courbe ascendante.

Pour les plus frileux à l’idée d’un nouveau modèle économique, un rapport de la Fondation Mac Arthur met en avant les multiples opportunités que l’économie circulaire a à offrir. « Elle pourrait permettre à l’Europe de générer un bénéfice net de 1 800 milliards d’euros d’ici 2030, soit 900 milliards d’euros de plus qu’en suivant le modèle de l’économie actuelle. Mieux encore, l’économie circulaire s’avère un business rentable, source de croissance et d’emplois. »

Il est, donc, temps de repenser le cycle et d’envisager le prêt-à-porter comme un prêt-à-durer, en apprenant à (re)considérer les déchets comme une ressource, créatrice de valeur. Une reconsidération qui va tendre à devenir une norme, suite à l’adoption de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et l’économie circulaire, promulguée le 10 février 2020, interdisant les producteurs, distributeurs et les sites de vente en ligne de brûler leurs invendus. Ils seront obligés de les donner, de les réemployer ou les recycler.

Interpellées par les 60 milliards de m2 de textiles gaspillés ou perdus à la découpe par an (cela représente 15% de la production mondiale de textile par an), de jeunes marques ont choisis d’emprunter la voie de la post-consommation textile, plus raisonnée et responsable, sans négliger le fondement de la mode, qu’est la création. Trois méthodes se posent en alternatives. La première consiste à se ressourcer en matières premières dans des sources d’approvisionnement diverses ; récupérer des matières non conformes, se servir dans les fonds de rouleaux des marques, dans les Relais qui disposent de linge de maison et d’ornementations vintage. La seconde repose sur la création de nouvelles matières innovantes à partir de fibres déjà existantes. La dernière, le « re-tailoring », vise, à retravailler des produits déjà finis pour en proposer une seconde lecture. 

Nous vous avons fait un petit, et absolument pas exhaustif, panorama des initiatives de marques (re)made in Paris qui nous ont le plus touchés.

1/OFF Paris
Dans l’atelier parisien du label 1/OFF Paris, les trenchs Burberry, les jeans Levi’s ou encore les chemises Ralph Lauren se payent un nouveau style. Fabriquées à la main à partir de pièces issues du luxe et de la mode haut-de-gamme provenant du monde entier, les créations 1/OFF Paris sont uniques et pensées au cas par cas, indépendamment d’une collection. Manifestant un vrai travail de (re)tailoring, les créations mixtes et inclusives de 1/OFF dessinent l’avenir d’un luxe circulaire. 
@1/OFF Paris

UMLAUT
Né de la fusion créative de trois amies d’enfance Eloise Bombeau, Zélie Israël et Emma Panchot, le projet Umlaut réinvente le rythme en fondant sa production sur le principe de collections capsules, à petite échelle, produites en France, à partir de chutes de tissus de grande qualité. Toutes trois issues de l’industrie de la mode, à différents postes (styliste, photographe, modéliste), elles ont mutualisé leur compétences et leur univers pour créer des pièces uniques et une communication visuelle teintée de références, qui se frotte à l’univers du luxe et sort des sentiers battus le discours de « mode upcyclée ».
@umlaut

NOYOCO 
Depuis 2014, Noyoco s’engage à proposer un vestiaire éco-responsable, créé à partir des plus belles matières upcyclées, sélectionnées pour leur durabilité et leur impact sur l’environnement. Dans cette logique de production raisonnée et d’un process de sélection matières responsable, Noyoco confectionne ses produits en petites séries dans ses ateliers européens. En 2017, la marque a développé une chaîne d’upcycling remettant en circulation des matières naturelles de haute qualité dites «deadstock » et provenant essentiellement d’Italie ou de grandes maisons qui n’en ont plus l’usage (surplus de production, d’annulations de designers, de fins de stocks…).
@noyoco

@Lesrécupérabes

LES RÉCUPÉRABLES
C’est dans les rideaux, que l’on fait les plus belles combishort” vous diront les Récupérables. Linge de maison vintage, vêtements non conformes, fin de rouleaux sont la bases des créations textiles des Récupérables. Née dans la tête de la créatrice Anaïs Dautais, le concept des Récupérables se veut 100% mode, 100% made in France et 100% upcyclés. Entre Paris, Marseille, et Roubaix, Anaïs part à la rencontre des acteurs du textile pour leur proposer d’offrir une deuxième vie à leurs tissus dormants et tisser des liens étroits avec des gens qui ont fait de l’artisanat et de l’insertion, leurs priorités.
@lesrécupérables

CORALIE MARABELLE
Remerciée par le prix du public au festival de Hyères en 2014, la mode de Coralie Marabelle se veut l’expression d’une singularité, à l’opposé de la fast fashion et de l’uniformisation à laquelle celle-ci conduit. Issues d’une production 100% made in France qui n’exclue pas l’idée de produire dans d’autres pays d’Europe, si savoir-faire et qualité sont au rendez-vous, les pièces du label sont le fruit d’un savoir-faire couture et de matières premières totalement recyclées. 
@coraliemarabelle