L’Œil : À la Milan Design Week, les artistes explorent ce qui nous échappe

La dimension de l’Insaisissable – le Temps, l’Invisible & l’Intime
Nous avons observé, pendant cette Design Week de Milan, une exploration créative du temps, de l’invisible et de l’intime, comme si les créateurs encapsulaient ce qui nous échappe. Les œuvres et performances présentées s’ancrent dans une réflexion sur la mémoire, développée à travers des démarches de recherche et d’archivage. L’écoulement du temps, dans sa fugacité, devient matière à expérimentation, invitant ainsi à une contemplation introspective et à une redéfinition de notre rapport à l’oisiveté.
Le classeur d’Arpa Studios fait écho à la rigueur silencieuse des archives de laboratoire, traduisant les processus invisibles et les interactions microscopiques en une cartographie sensible du vivant. Il rassemble des fragments de pensée et de recherche, offrant une exploration intime de l’invisible à travers l’imprimé. Ces présentations d’images, rappelles les notes de terrain d’un scientifique et nous ramène à l’étude du microcosme.
POETICA de WonderGlass, conçue par Vincent Van Duysen et Ronan Bouroullec, réinvente le verre et le papier en tant que vaisseaux de mémoire et d’imagination. L’installation explore la matérialité à travers des formes poétiques, enrichies de motifs de Calico Wallpaper et d’une contribution d’Officine Saffi, invitant à une réflexion sur l’artisanat et l’émotion des matériaux. Ces compositions établissent également un parallèle entre le tangible et l’intangible.
OPPOSITES UNITED : ECLIPSE OF PERCEPTIONS explore l’éphémérité du temps à travers les bulles, symboles de pureté et d’innocence. Dans l’œuvre de A. A. Murakami, les bulles incarnent l’impermanence de la vie, surgissant du néant et disparaissant sans laisser de trace, telles des métaphores du passage du temps. Cette performance, centrée sur l’éphémère, nous invite également à réfléchir sur la mémoire et l’image de l’instant présent.
Orchestrée par Beni Rugs, Studioko, et les artistes Luis Urculo, Niños Héroes & Romain Laprade, l’installation éparpille dossiers, diagrammes, dessins, codes et lettres sur chaque surface, formant un classeur de mémoire déconcertant. Inspirée par l’archivage et l’expérience vécue, elle lie matière et souvenir, transformant chaque fragment en un porteur d’émotion et d’histoire.


Laila Gohar et Marimekko invitent au temps de l’oisiveté : leur collection capsule, mêlant les rayures emblématiques de Maija Isola à l’approche gourmande et artistique de Gohar, transforme le lit en un véritable laboratoire d’expériences sensorielles. Chaque pièce de cette collection redéfinit l’espace du sommeil, invitant à explorer cet état de confort et de réflexion créative.