LES GRANDS PARISIENS // KARIM LAROUSSI, ÉTUDIANT EN DROIT
Dans le cadre de notre conférence ‘Les Grands Parisiens’, nous sommes allés à la rencontre de parisiens intra et extra-muros qui font voir la vie en Grand. Nous partageons les histoires de celles et ceux que nous avons interviewé.
Karim nous a reçues chez lui aux Ulis, dans l’appartement qu’il partage avec sa mère et sa fratrie. Il nous parle de son amour pour cette cité où il a grandi, de sa fierté à porter le jogging…surtout depuis qu’il est à la fac de droit avec cette double ambition: celle de devenir avocat et de s’engager en politique pour ‘changer le monde’ et celle de faire briller les yeux de sa mère en réussissant. Rencontre.
MA BANLIEUE, MA FAMILLE
« Je la chérie beaucoup ma banlieue. J’aime l’ambiance ici, c’est une petite famille. Si je dois déménager je n’oublierai pas que je représente la banlieue. Elle peut avoir une mauvaise réputation, mais ‘c’est la légende’. On dit qu’il y a des zones de non droit, c’est faux, tout est accessible. Il y a ici une grande diversité et c’est important de voir se mélanger les cultures. La diversité, c’est le futur.
La banlieue, elle est forte de par sa diversité et sa solidarité. Elle a tellement été stigmatisée, qu’aujourd’hui c’est devenu un grand groupe, un anneau puissant autour de Paris.
MON LOOK DE BANLIEUE
Même si je ne mets pas de jogging en bas, je garde le sweat en haut pour rester streetwear. Afin de ne pas oublier d’où je viens. Je reste fidèle à ce style américain, principalement issu du hip-hop. Les américains ont presque le monopole avec les jeunes. Cela raconte notre société aujourd’hui, cette influence de la 1ère puissance mondiale dans tous les domaines. J’aime ce sweat où il est écrit sur les manches : « futur unknown » ou mon t-shirt Santa Monica ou Honolulu. Ça représente l’évasion, la téléportation. J’ai envie de voyager partout dans le monde.
DE LA BANLIEUE À LA FAC DE DROIT
Je ne me sens pas encore un adulte. Je suis encore un bébé, j’ai des délires de gamin. Je n’ai pas envie de faire trop grand, trop vite. Je ferai ça plus tard. Mes rêves, j’essaye de les obtenir.
Aujourd’hui je fais des études de droit. Si je veux faire des études supérieures c’est pour ma mère pour la rendre fière. Elle a toujours été là. Elle joue le rôle des deux parents.
Je suis content de représenter cette diversité à la fac. J’ai toujours voulu être avocat et ensuite me lancer en politique. La politique, c’est ma passion. Avec la politique, on peut changer les choses, montrer nos valeurs, être qui l’on est, c’est vraiment ce qui me passionne. Un jour j’habiterai dans Paris. Je veux porter cette image de jeune de banlieue intégré qui n’est pas dans les clichés, pour changer les choses. Aujourd’hui, je suis à la fac de droit, parfois j’y vais en jogging et je suis fier d’y aller habillé ainsi. Car ce jogging représente mes racines, là d’où je viens et là où je vais aller. Je veux devenir avocat et je veux montrer que c’est possible, même avec un jogging.
GRAND PARIS DEMAIN
Pour faire en sorte que les Parisiens sortent un peu de Paris et qu’ils aillent dans la périphérie ou les territoires adjacents, il faudrait décentraliser les grandes fonctions de Paris. Créer de nouveaux monuments et répartir de nouveaux pôles attractifs dans la périphérie. Par exemple, délocaliser les grandes écoles françaises, comme Science Po ou la Sorbonne et les installer dans la périphérie. Il faudrait éviter la gentrification, fluidifier pour créer une diversité culturelle et économique.
MON RÊVE POUR DEMAIN
Mon rêve pour demain c’est de réussir mes études, avoir un bon métier, faire de la politique et rendre ma mère fière. Demain, je veux un monde plus solidaire, une France rassemblée et diverse avec moins d’inégalités. »