Instatrends / Trois courants dans l’air du temps
Suite à ces évolutions concernant le décodage et l’appréhension des tendances, le bureau Leherpeur Paris a décrypté trois grandes communautés esthétiques, visiblement renforcées par la force de diffusion d’Instagram. Trois communautés, aux langages inspirants dont les codes parfois bruts et disruptifs peuvent, une fois digérés et filtrés, venir nourrir et renouveler les discours de marques subtilement. Trois courants qui cristallisent avec poésie ou irrévérence les préoccupations actuelles, autant sociales qu’environnementales. Let’s begin !
WOMAN BODY POSITIVE
Si le réinvestissement du corps féminin, le féminisme de l’acceptation de soi ou le body positivisme sont des éléments installés depuis quelques saisons dans l’air du temps, ils mutent, désormais, vers de nouvelles formes. D’abord portés par des leaders d’influences américaines comme Lena Dunham ou Adwoa Aboah, revendiquant une libération des dictats de beauté unique (blanche, mince, cheveux long) via la célébration des différences physiques, depuis peu, un nouveau phénomène créatif a pris la relève. S’exprimant au travers d’une représentation poétique du féminin, il célèbre le corps en lui-même, les corps, pluriels, différents, divers sublimés par la métaphorisation, la spontanéité et l’approche artistique.
GETTY FASHION
Complètement en phase avec cette idée de dé-consommation, ces nouveaux undergrounds créatifs remettent le système en question et ouvrent des voies parallèles à celui-ci. Révélés par les réseaux sociaux, ces millenials mettent en scène les codes d’une enfance « populaire »/ « normale » en chahutant le beau par le brouillage des pistes et des références. Présentée comme la nouvelle aristocratie de la mode underground et héritiers du langage Margiela, cette communauté se reconnait autour d’un « cool » perceptible par ceux qui en sont. Une volonté de déformer les codes en créant des univers esthétiques rupturistes, grinçants, avec une approche de la réalité « hyperréaliste » où les altérations et les imperfections du réel signent leur patte.
LOGO 2000
Le troisième courant est, quant à lui, à l’inverse des deux premiers, dans l’ultra système et dans une forme de provocation plus évidente. Logo 2000, c’est un peu la formalisation nostalgique des natifs de l’an 2000 qui vouent un fantasme à la décennie qui l’a vu naître, avec ses icônes, son porno chic, ses logos et ses marques sexy. Prônant un sexy premier degré et la culture du logo monogramme, ce courant est néanmoins pas si premier degré qu’il en a l’air. En effet, ce goût de l’ostentation et de la provocation peut, finalement, s’apparenter à une forme de rébellion où au lieu de mépriser ou de rejeter le système autant s’y adonner complètement.
Crédits photos : Afterhomework & Philippe Jarrigeon
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