Le verre dans tous ses états, entre poésie et transparence
Le verre, matière brute qui ne peut rien cacher, est devenu le nouveau support de prédilection des artistes qui l’explorent sous toutes les facettes pour lui offrir une nouvelle lecture. À une époque où la quête de transparence vis-à-vis des marques, de leurs discours et de leurs produits se fait de plus en plus tenue, cet engouement pour le verre cristalliserait presque la métaphore de cette recherche.
Si la technique du verre est enseignée dans les écoles d’art et de design aux États-Unis depuis les années 60, le verre participe au renouveau spectaculaire de l’architecture dans les années 80 (la pyramide du Louvre est l’exemple le plus spectaculaire à Paris) et connait un regain d’intérêt dans le design international. L’italien Ettore Sottsass vouera une passion pour cette matière qui le fascinera jusqu’à la fin de sa vie. Il explique à propos de son travail autour du verre coloré : « Lentement, je commençais à connaitre le verre. Nous sommes devenus amis. Nous nous racontions mutuellement nos rêves et notre désir de liberté. Nous avons décidé que nous avions un long chemin à parcourir…De fait, il y avait tout à découvrir. Il y a toujours tout à découvrir. »
Soufflé, moulé, trempé, teinté, les artistes continuent à montrer de nouvelles facettes du verre. Une matière au design manifeste, arty qui se pare, en 2021, d’une nouvelle poésie en faisant référence à la nature, comme un écho aux envies actuelles.
Sélection des créations en verre à ‘couper le souffle’
_Le genre de la nature morte revu et corrigé grâce à l’utilisation du cristal coloré par l’artiste Devyn Ormsby qui rend hommage aux fabricants et collectionneurs de fruits en verre soufflé des années 60.
_Les vases oniriques de Jochen Holz : artiste londonienne qui peint sur le verre fondu pour obtenir ces finitions lustrées et irisées.
_Quand une pile d’objets en verre soufflé donne naissance à des compagnons uniques imaginés et fabriqués par Sunakglass
_Les créations en verre bullé façon ‘flaques d’eau’ de l’artiste d’origine Taïwanaise Still Uru qui cherche en tant que designer ‘à délivrer la joie des choses fascinantes et belles qui l’entourent » explique t-elle. Elle poursuit en écrivant : ’Il n’est pas nécessaire que ce soit un objet, ce peut être un sentiment ou des paroles de sagesse que je transforme en formes ou en objets pour que le plus de gens puissent les apprécier ou s’en inspirer comme moi »
_Le banc de Fernando Mastrangelo qui retranscrit les émotions simples, comme un coucher de soleil, en design. En sable et verre poudré inspiré de l’horizon de l’Utah
_Les vases en verre soufflé de Laetitia Jacquetton qui se posent délicatement sur des pierres trouvées dans les Cévennes. C’est avec sincérité qu’elle raconte dans un article du M le Monde qu’elle ne se « prétend pas être une souffleuse de verre ! [Elle est] une designer qui met son émotion et sa sincérité au service de sa passion. Tant pis pour les maladresses. »
_Le verre tacheté aux couleurs venues de Scandinavie chez Studio Arhoj