Hyères 2018, regards photographiques sur la Chine

Dimanche 29 avril, toute l’attention du microcosme mode était tournée vers la villa Noailles et son prestigieux Festival International de mode et de photographie, qui récompensait pour la trente-troisième année la création de demain. L’équipe de Martine Leherpeur Conseil a pu attester sur place d’une jeune création toujours plus inspirée par les préoccupations majeures d’aujourd’hui et de demain et encore plus engagée pour faire coïncider respect, futur et création.

Les jeunes designers de la marque Botter, Rushemy Botter et Lisi Herrebrugh, se sont vus récompensés pour leur travail engagé et complétement ancré dans l’air du temps. Le savoir-faire minutieux et innovant autour du cuir de Marie-Ève Lecavalier a, quant à lui, reçu la mention spéciale du jury et le prix de la maison Chloé.

En parallèle du palmarès mode, le festival de Hyères célèbre également de jeunes talents de la photographie qui portent un regard singulier sur le monde. Cette année, la Chine a été un sujet plébiscité puisque deux photographes, Teresa Eng et Sarah Mei Herman, se sont entachées de dépeindre avec des angles d’approches différents, leur regard personnel sur le pays du Soleil Levant.

  

Slogan populaire chinois, attribué au président Xi Jiping, China Dream est aussi le titre choisi par Teresa Eng pour sa série photographique présentée à Hyères. Une série à travers laquelle elle évoque son identité scindée entre deux territoires, l’Orient et l’Occident. Grandissant au Canada, cette artiste d’émigrés Chinois a découvert le pays de ses parents très tardivement, s’en faisant « une vision fantasmée, héritée des récits de sa famille ». China Dream, c’est la vision personnelle de l’artiste sur ce pays, définit comme un travail poétique, il pose la question d’appartenance et d’identité, avec un récit imagé qui ressemble à celui d’un voyage, celui de la quête de soi.

  Contrairement à China Dream, le travail de Sarah Mei Herman (doublement diplômée du Royal College of Art de Londres et de la Royal Academy of Fine Arts de La Hague) s’attèle à mettre en avant la jeunesse adolescente locale de la cité balnéaire chinoise, Xiamen. Dans Touch, Sarah Mei Herman, cherche à rendre palpable des éléments saillants de cette période transitoire entre l’enfance et l’adulte : l’intensité la solitude et la vulnérabilité. Une mise en lumière touchante de « la puissance des relations humaines », de la pesanteur de l’adolescence et des questions plus contemporaines sur la notion d’intimité et de représentation des nouvelles générations. Son travail a été récompensé du prix American Vintage.